I - ENTRE 1917 ET 1922, LE REGIME SOVIETIQUE S'IMPOSE EN RUSSIE...
A - La prise du pouvoir par les bolcheviques...
B - ... se fait au nom de principes idéologiques se réclamant du socialisme et du communisme
II - ... ET IMPOSE DANS UN CLIMAT DE VIOLENCE LA COLLECTIVISATION DE L'ECONOMIE...
A - Staline a un projet collectiviste...
B - ... mais ce projet se heurte à l'hostilité des koulaks dont la résistance est brisée
III - LE REGIME SOVIETIQUE DEVIENT UN REGIME DE TYPE TOTALITAIRE
A - Le régime stalinien est un régime totalitaire
B - Le cinéma est un instrument de propagande qui mobilise la société soviétique toute entière
« Il faut vous rappeler que de tous les arts, l’art cinématographique est pour nous le plus important » déclare Lénine, qui considère les films comme un instrument de propagande irremplaçable.
SERGEJ EISENSTEIN
Eisenstein entre à l'Institut des ingénieurs civils de Petrograd. En 1917, il abandonne ses études et s'engage dans l'Armée rouge. Eisenstein ne s'engage pas politiquement en octobre 1917 lors de la révolution d'Octobre, mais au debut de la guerre civile. Il sert dans l'Armée rouge comme ingénieur. Démobilisé en 1920, Eisenstein devient metteur en scène et décorateur de théâtre. Il fait ses débuts au cinéma en 1923.
La Russie nouvelle a besoin de propagandistes. Les artistes, notamment les caricaturistes, peuvent faire se rallier les masses illettrées au combat des bolcheviks. Eisenstein peint alors des bannières et des affiches. Dans le cinéma, il est un pionnier de l'utilisation de plusieurs techniques cinématographiques dont le montage des attractions, qu'il explique dans ses écrits théoriques et qui eurent une grande influence sans l'histoire du cinéma. Dans ses premiers films, il n'utilise pas d'acteurs professionnels. Ses récits évitent les personnages individuels pour se concentrer sur les questions sociales notamment les conflits de classe. Les personnages sont stéréotypés. Eisenstein est loyal envers les idéaux du communisme prônés par l'Union soviétique de Joseph Staline et du Komintern. Staline comprend très bien le pouvoir des films en tant qu'outils de propagande.
Eisenstein théorise tout au long de sa vie sur le cinéma, ses techniques de groupe ses possibilités. Il a réalisé la quasi-totalité de ses films en muet mais en 1928 il publie avec Alexandrov et Poudovkine un article manifeste sur le cinéma sonore en 1928 et réalise son premier film parlant en 1938. Parti d'URSS officiellement pour découvrir les techniques du cinéma sonore, Eisenstein parcourt l'Europe avant de partir aux Etats-Unis. En 1930, Paramount Pictures invite Eisenstein à Hollywood avec un contrat de cent mille dollars mais des désaccords profonds avec la production mettent fin au projet.
Le séjour en Occident rend Staline plus suspicieux à l'égard d'Eisenstein. La bureaucratie impose l'annulation des deux projets et un superviseur « officiel » lui est adjoint pendant la création d'Alexandre Nevski. Le film suivant, tourné entre 1942 et 1944, Ivan le terrible, a l'approbation de Staline pour la première partie au point qu'Eisenstein recoit le Prix Staline en 1945. La deuxième partie, terminée en 1946, est en revanche censurée jusqu'en 1958 car Ivan n'y est plus décrit comme un héros mais comme un tyran paranoïaque. La troisième partie, commencée en 1946 et restée inachevée, est confisquée et en partie détruite.
Eisenstein entre à l'Institut des ingénieurs civils de Petrograd. En 1917, il abandonne ses études et s'engage dans l'Armée rouge. Eisenstein ne s'engage pas politiquement en octobre 1917 lors de la révolution d'Octobre, mais au debut de la guerre civile. Il sert dans l'Armée rouge comme ingénieur. Démobilisé en 1920, Eisenstein devient metteur en scène et décorateur de théâtre. Il fait ses débuts au cinéma en 1923.
La Russie nouvelle a besoin de propagandistes. Les artistes, notamment les caricaturistes, peuvent faire se rallier les masses illettrées au combat des bolcheviks. Eisenstein peint alors des bannières et des affiches. Dans le cinéma, il est un pionnier de l'utilisation de plusieurs techniques cinématographiques dont le montage des attractions, qu'il explique dans ses écrits théoriques et qui eurent une grande influence sans l'histoire du cinéma. Dans ses premiers films, il n'utilise pas d'acteurs professionnels. Ses récits évitent les personnages individuels pour se concentrer sur les questions sociales notamment les conflits de classe. Les personnages sont stéréotypés. Eisenstein est loyal envers les idéaux du communisme prônés par l'Union soviétique de Joseph Staline et du Komintern. Staline comprend très bien le pouvoir des films en tant qu'outils de propagande.
Eisenstein théorise tout au long de sa vie sur le cinéma, ses techniques de groupe ses possibilités. Il a réalisé la quasi-totalité de ses films en muet mais en 1928 il publie avec Alexandrov et Poudovkine un article manifeste sur le cinéma sonore en 1928 et réalise son premier film parlant en 1938. Parti d'URSS officiellement pour découvrir les techniques du cinéma sonore, Eisenstein parcourt l'Europe avant de partir aux Etats-Unis. En 1930, Paramount Pictures invite Eisenstein à Hollywood avec un contrat de cent mille dollars mais des désaccords profonds avec la production mettent fin au projet.
Le séjour en Occident rend Staline plus suspicieux à l'égard d'Eisenstein. La bureaucratie impose l'annulation des deux projets et un superviseur « officiel » lui est adjoint pendant la création d'Alexandre Nevski. Le film suivant, tourné entre 1942 et 1944, Ivan le terrible, a l'approbation de Staline pour la première partie au point qu'Eisenstein recoit le Prix Staline en 1945. La deuxième partie, terminée en 1946, est en revanche censurée jusqu'en 1958 car Ivan n'y est plus décrit comme un héros mais comme un tyran paranoïaque. La troisième partie, commencée en 1946 et restée inachevée, est confisquée et en partie détruite.
1927 - OCTOBRE
Il s'agit d'une œuvre commandée pour le dixième anniversaire de la révolution bolchévique d'octobre 1917. Inspiré du reportage de John Reed, Octobre est considéré comme un classique du cinéma de propagande soviétique. Le réalisateur avait engagé des acteurs non professionnels pour donner à son film une apparence de vérité historique. Eisenstein avait lui-même recruté les acteurs dans les bars de Léningrad. C'est un ouvrier qui joua le rôle de Lénine. Par ailleurs, des moyens importants furent mobilisés pour la réalisation : le matériel militaire que l'on voit dans le film fut prêté par l'Armée rouge et certains quartiers de Léningrad furent plongés dans le noir pour permettre à l'équipe de tournage d'avoir une tension électrique suffisante pour l'éclairage. Dans ce film, Eisenstein met en place le montage d'attraction, qu'il a théorisé lui même et qui consiste à créer du sens en liant par le montage des images. Des passages où apparaissait initialement Léon Trotski sont coupés. C'est pourquoi à partir de cette époque, le réalisateur est de plus en plus surveillé par le régime. Le pouvoir en place lui préfère alors d'authentiques apparatchiks.
Il s'agit d'une œuvre commandée pour le dixième anniversaire de la révolution bolchévique d'octobre 1917. Inspiré du reportage de John Reed, Octobre est considéré comme un classique du cinéma de propagande soviétique. Le réalisateur avait engagé des acteurs non professionnels pour donner à son film une apparence de vérité historique. Eisenstein avait lui-même recruté les acteurs dans les bars de Léningrad. C'est un ouvrier qui joua le rôle de Lénine. Par ailleurs, des moyens importants furent mobilisés pour la réalisation : le matériel militaire que l'on voit dans le film fut prêté par l'Armée rouge et certains quartiers de Léningrad furent plongés dans le noir pour permettre à l'équipe de tournage d'avoir une tension électrique suffisante pour l'éclairage. Dans ce film, Eisenstein met en place le montage d'attraction, qu'il a théorisé lui même et qui consiste à créer du sens en liant par le montage des images. Des passages où apparaissait initialement Léon Trotski sont coupés. C'est pourquoi à partir de cette époque, le réalisateur est de plus en plus surveillé par le régime. Le pouvoir en place lui préfère alors d'authentiques apparatchiks.
1929 - LA LIGNE GENERALE
En 1929, après de nombreux succès cinématographiques Eisenstein célèbre une fois de plus l’édification du socialisme en montrant l'héroïsme quotidien d’humbles paysans qui, opposés à des koulaks contre-révolutionnaires, décident de construire leur propre kolkhoze.
L’enjeu propagandiste du film est nettement affirmé : il s’agit de convaincre une population agricole souvent réticente des bienfaits de la collectivisation. Dans ce but, Eisenstein suit une double orientation: il met d’abord en évidence l’absurdité de la propriété privée en montrant les conséquences ruineuses de la parcellisation des terres ; il exalte ensuite l’intérêt de la collectivisation, facteur d’amélioration des conditions de vie et de travail. Cette apologie de la collectivisation implique un certain nombre de valeurs sous-jacentes : l’opposition de l’ancien et du moderne et une idéologie de la rupture et du progrès technique, L’opposition de l’ancien et du nouveau a également une dimension morale : l’ancien est inique, obscur, violent comme le montre le comportement des riches koulaks et même celui des paysans qui semblent englués dans les croyances passées) ; le nouveau est déterminé, droit et franc et il est incarné par le comportement de Marfa et des jeunes communistes).
En 1929, après de nombreux succès cinématographiques Eisenstein célèbre une fois de plus l’édification du socialisme en montrant l'héroïsme quotidien d’humbles paysans qui, opposés à des koulaks contre-révolutionnaires, décident de construire leur propre kolkhoze.
L’enjeu propagandiste du film est nettement affirmé : il s’agit de convaincre une population agricole souvent réticente des bienfaits de la collectivisation. Dans ce but, Eisenstein suit une double orientation: il met d’abord en évidence l’absurdité de la propriété privée en montrant les conséquences ruineuses de la parcellisation des terres ; il exalte ensuite l’intérêt de la collectivisation, facteur d’amélioration des conditions de vie et de travail. Cette apologie de la collectivisation implique un certain nombre de valeurs sous-jacentes : l’opposition de l’ancien et du moderne et une idéologie de la rupture et du progrès technique, L’opposition de l’ancien et du nouveau a également une dimension morale : l’ancien est inique, obscur, violent comme le montre le comportement des riches koulaks et même celui des paysans qui semblent englués dans les croyances passées) ; le nouveau est déterminé, droit et franc et il est incarné par le comportement de Marfa et des jeunes communistes).
1938 - ALEXANDRE NEVSKI
Devant la montée du danger nazi, à la fin des années 1930, le Parti communiste charge Eisenstein, pourtant quelque peu en disgrâce, de réaliser un grand film patriotique afin de mobiliser le peuple pour la défense de l’Union Soviétique. Le fait historique qui est au centre de l’intrigue en célébrant la victoire du peuple russe, conduit par Nevski, contre les Teutons aux XIII° siècle. Le thème du film lui est imposé, et il est entouré de Pavlenko et Vassiliev collaborateurs fidèles au Parti et chargés d’aider, mais aussi de surveiller son travail de réalisateur. Alexandre Nevski est donc un film de commande. Le film remporte cependant un grand succès officiel et vaut à son auteur l’ordre de Lénine. Film historique, commandé par la situation historico-politique des années 1930, Alexandre Nevski, une fois réalisé, va continuer à suivre les aléas de l’histoire : après la signature du pacte germano-soviétique en août 1939, il est en effet retiré des écrans pour être projeté à nouveau après l’invasion des troupes allemandes et la rupture de ce même pacte.
Devant la montée du danger nazi, à la fin des années 1930, le Parti communiste charge Eisenstein, pourtant quelque peu en disgrâce, de réaliser un grand film patriotique afin de mobiliser le peuple pour la défense de l’Union Soviétique. Le fait historique qui est au centre de l’intrigue en célébrant la victoire du peuple russe, conduit par Nevski, contre les Teutons aux XIII° siècle. Le thème du film lui est imposé, et il est entouré de Pavlenko et Vassiliev collaborateurs fidèles au Parti et chargés d’aider, mais aussi de surveiller son travail de réalisateur. Alexandre Nevski est donc un film de commande. Le film remporte cependant un grand succès officiel et vaut à son auteur l’ordre de Lénine. Film historique, commandé par la situation historico-politique des années 1930, Alexandre Nevski, une fois réalisé, va continuer à suivre les aléas de l’histoire : après la signature du pacte germano-soviétique en août 1939, il est en effet retiré des écrans pour être projeté à nouveau après l’invasion des troupes allemandes et la rupture de ce même pacte.
1944 - IVAN LE TERRIBLE
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